BINCHE : Le triage-lavoir aura une seconde vie

Gisele Marechal

BINCHE Il abritera les archives de plusieurs institutions fédérales. Un autre projet attend le triage-lavoir proprement dit. Progressivement, un pôle scientifique, culturel et archéologique devrait voir le jour sur place.
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L’enveloppe extérieure du triage-lavoir a été refaite il y a quelques années. © Avpress<br /><br /><br />

    L’enveloppe extérieure du triage-lavoir a été refaite il y a quelques années. © Avpress

Elle est bien révolue l’époque où le triage-lavoir de Péronnes-lez-Binche, cet immense bâtiment édifié dans les années 50 grâce à l’argent du plan Marshall, servait à nettoyer le charbon extrait des mines aux alentours. Quelques années plus tard, le site fermait et entamait une longue léthargie postindustrielle de laquelle un projet de reconversion promet à présent de le sortir.

Ce projet est double : construire un nouveau bâtiment susceptible d’abriter les archives des musées fédéraux et poursuivre la rénovation de l’actuel, en béton armé, pour y loger un dépôt archéologique central pour le compte des autorités wallonnes.

Mercredi dernier, Freddy Joris, le président de la société anonyme Triage-Lavoir du centre, qui est aussi l’administrateur général de l’Institut du patrimoine wallon (IPW), avait invité la presse à assister aux premiers mouvements des engins mécaniques.

La construction de l’immeuble d’archivage est confiée aux sociétés BAM et Galère. Dès le 26 mai, les fondations vont être creusées. L’immeuble, semi-enterré (1,2 mètre de celui-ci pointera en dehors sol), sera adossé à l’arrière du triage-lavoir. Sa partie gauche aura deux niveaux en sous-sol. Achevé en principe en 10 mois, le bâtiment offrira 9.000 m2 à quatre institutions scientifiques fédérales : l’Institut des sciences naturelles de Belgique, la Bibliothèque royale Albert 1er, le Musée royal des Beaux-Arts, et le musée royal d’art et d’histoire. Un chantier dont la décision de principe du conseil des ministres (fédéral) remonte à 2003. Élément spécifique du chantier : on adossera le toit de l’immeuble à la bâtisse existante avant de dresser un contrefort de béton contre le mur arrière du triage. Coût total : 12 millions d’euros, pour le compte de la Régie des Bâtiments. L’immeuble serait fonctionnel d’ici à la fin 2016.

La construction en question a ceci de stratégique qu’elle valorise le triage-lavoir – situé juste à côté donc – qu’il fut, en 2000, question d’abattre, puis de sauvegarder, deux ans après. «  En 2009, le gouvernement wallon a décidé d’y installer le dépôt archéologique central, rappelle Freddy Joris. Il permettrait de concentrer en un seul lieu tous les vestiges mis à jour lors de fouilles archéologiques en Wallonie, de même que de rassembler les 250 fonctionnaires du service. Nous ambitionnons de créer dans le triage 12.000 mètres carrés grâce à des cloisons contemporaines qui permettraient de préserver l’espace intérieur. Dès qu’il serait lancé par le gouvernement wallon, ce chantier-là durerait 2 ans, et coûterait 23 millions d’euros. La Wallonie s’y retrouverait. »

Ce chantier-là est très appuyé par Laurent Devin, député-bourgmestre de Binche, sur place ce mercredi. « On a entamé une tâche, il faut la terminer et réaliser ce pôle archéologique, culturel et scientifique, au risque d’allonger la liste des grands travaux inutiles. »

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