Duferco/NMLK : des anciens publient « Acier refroidi »

Le Soir – 7/12/2015

L’écriture comme échappatoire au douloureux licenciement

 

Une année noire. En 2013, la sidérurgie louviéroise tourne une de ses pages les plus douloureuses avec la fermeture définitive de Duferco et NMLK. Plus de 750 travailleurs sont licenciés brutalement. Une cellule de reconversion est mise en place pour tenter de les faire renouer avec le travail mais pas seulement. « Durant le premier semestre 2014, la cellule de reconversion du Forem, avec les organisations syndicales CSC et FGTB, a emmené un groupe de dix travailleurs prépensionnés dans notre bibliothèque , explique Laurence Molle, Bibliothécaire en chef et Coordinatrice du Réseau louviérois de Lecture publique. Certains d’entre eux ont marqué beaucoup d’intérêt pour l’écrit. Est née alors l’idée d’une collaboration entre la cellule de reconversion et les bibliothécaires. Après discussion et réflexion, ce projet a pris la forme d’un atelier d’écriture, animé par Amélie Charcosset, enseignante en FLE (français langue étrangère) et animatrice. C’est elle qui a imaginé les déclencheurs d’imaginaire, ou les contraintes artistiques pour susciter les textes des participants. Le livre est le témoin de ce projet. Nous voulions garder une trace ».
Car plus de 400 textes ont été écrits en 5 jours. Une sélection a été opérée et se retrouve dans le beau livre « Acier refroidi » qui est sorti mercredi. Les élèves en arts graphiques de l’Athénée provincial ont tracé les portraits des ouvriers, des paysages industriels et réalisés des linogravures illustrant le livre. Celles-ci seront également exposées à la Bibliothèque provinciale de La Louvière.

Verdir les espaces extérieurs des entreprises

 Le Soir 7 décembre 2015

Verdir les espaces extérieurs des entreprises

Tant d’entreprises disposent d’espaces extérieurs – pelouse, toit, friche, parking excédentaire… – qui pourraient être valorisés, au bénéfice de la nature mais aussi et surtout des collaborateurs. C’est le constat, empreint d’idéalisme, posé par Gérald Olivier et Benois Spies, deux ingénieurs qui ont abandonné des postes de salariés dans le marketing ou le conseil environnemental, fatigués d’un certain greenwashing. En lançant Seed Impacteam, ils espèrent convaincre un maximum de (grosses) entreprises ou zonings industriels de passer des belles paroles aux actes en plantant des arbres fruitiers, développant des éco-pâturages – pourquoi ne pas mettre quelques moutons dans cette pelouse ? – ou en aménageant des potagers urbains. « L’objectif est aussi de faire du team-building, sans devoir aller faire du rafting dans les Alpes », souligne Gérald Olivier. La proposition de valeur ? Seed Impacteam développe pour l’entreprise une offre verte « sur mesure », en se chargeant des relations avec les maraîchers, agriculteurs, apiculteurs, etc. Et elle assure un suivi du projet, « pour que les collaborateurs s’approprient véritablement leur verger ou leur potager. »

Coup de frein pour le projet Neo à Bruxelles

Le Soir le 8 décembre 2015

Le Conseil d’Etat donne raison à un recours introduit par 28 riverains

VANESSA LHUILLIER
Le Conseil d’Etat rejette en partie le plan régional d’affectation   du sol sur le plateau   du Heysel.  La Région doit justifier son choix d’implantation du futur centre commercial.
Ce lundi, le Conseil d’Etat a annulé partiellement le plan régional d’affectation du sol (Pras) pour le plateau du Heysel. Une décision qui ne réjouit ni la Ville de Bruxelles ni la Région, mais qui était attendue depuis des mois. Si cet arrêté ne remet pas en cause la philosophie du projet de réaménagement du plateau du Heysel, il risque tout de même de le retarder de quelques mois, le temps pour les juristes de trouver une solution acceptable pour le conseil.

Pour rappel, le projet Neo comprend dans une première phase la création d’un centre commercial de 72.000 m², un cinéma, un parc paysager de 3,5 hectares, 15.000 m² d’espaces de loisirs, 590 logements, une maison de repos, 2 crèches et 3.500 m² de bureaux. La salle de spectacle de 15.000 places du Palais 12 fait aussi partie de la stratégie régionale. Dans une deuxième phase, un centre de congrès international de 3.500 places et un hôtel devront aussi être construits.
Avec de tels enjeux, difficile de ne pas passer à côté de nombreux recours au Conseil d’Etat. Un premier était tombé contre la désignation du consortium Unibail-Rodamco suite à une plainte d’un des candidats évincés. La société mixte formée par la Ville de Bruxelles et la Région avait ainsi dû justifier à nouveau son choix avant d’avoir gain de cause.
En avril dernier, ce sont 28 riverains flamands qui avaient à nouveau déposé un recours à la chambre flamande du Conseil d’Etat contre le projet. En mai, l’auditeur du conseil avait rendu un avis négatif contre Neo. Selon lui, il aurait fallu mettre en place les modifications au Pras (plan régional d’affectation du sol) avant d’établir un projet concret.
C’est cet avis qui est aujourd’hui confirmé par l’arrêt du Conseil d’Etat. Il remet en cause la modification partielle du Pras pour la zone d’intérêt régionale (ZIR) Heysel. Il s’agit plus particulièrement de la construction du centre de congrès, de la salle de spectacle et du centre commercial. Le Conseil a jugé que les exigences du rapport d’incidences sur l’environnement n’ont pas été remplies en certains points. Il aurait souhaité que d’autres emplacements soient étudiés avant que Bruxelles ne décide d’implanter son centre commercial sur le plateau du Heysel. Il remet aussi en question les solutions apportées en matière de mobilité.
Après l’avis de l’auditeur du Conseil d’Etat, la Région avait déjà commencé le travail. « Nous prenons acte du rapport , a expliqué le ministre-président Rudi Vervoort (PS). Nous sommes tout à fait en mesure de motiver la création d’une ZIR au Heysel. Nous avons les solutions techniques et juridiques en main, et nous entendons les mettre en œuvre avec l’ensemble des acteurs du Heysel. » Il ne faudrait donc pas remettre en question le projet. D’ailleurs, en parallèle, le consortium travaille toujours sur l’élaboration de son dossier en vue d’introduire les demandes de permis nécessaires. La Ville, elle, continue l’élaboration de son plan particulier d’affectation du sol (Ppas) qui devrait aboutir en 2016.
Un jeu politique
entre la Flandre et Bruxelles
A Bruxelles, on ne s’étonne pas de cet arrêté mais plutôt du timing de celui-ci. En effet, il intervient quelques jours après que le gouvernement flamand a donné le feu vert pour le projet concurrent Uplace situé sur son territoire, à seulement quelques kilomètres de Neo. Or, si les deux centres devaient se construire, les projets ne seraient pas viables économiquement.
« Les juristes confirment que nous aurions pu procéder autrement mais trouvent que le Conseil d’Etat est allé très loin dans ce dossier , nous confie-t-on à bonne source. Tout ça est très politisé mais nous allons répondre point par point aux critiques. »

Des contraintes urbanistiques plus sévères pour les logements à Charleroi

Le Soir le 9 décembre 2015

La ville vient de durcir les critères d’octroi de permis  

D.A.
Des appartements de 60 mètres carrés comptant trois ou quatre chambres, des studios où la salle de bain n’atteint même pas deux mètres carrés : ce n’est pas à Londres ni à Tokyo que ça se passe, mais à… Charleroi ! « Si elle a suscité l’intérêt de villes comme Mons, Namur ou Wavre, la réglementation d’urbanisme en vigueur depuis 2013 pour la subdivision des maisons unifamiliales a montré ses limites » , selon l’échevine de tutelle Ornella Cencig (MR). C’est la raison pour laquelle à son initiative, une nouvelle circulaire vient d’être adoptée ce mardi par le collège communal carolo. L’entrée en vigueur a été fixée au 1 er janvier prochain. Sa force : apporter de la précision là où la précédente circulaire en manquait, notamment par rapport à la dimension des espaces intérieurs des logements. Dès le mois prochain, un appartement de 60 mètres carrés ne pourra plus compter qu’une seule chambre. Par chambre supplémentaire, il faudra 20 mètres carrés de plus. « Nous nous sommes également attelés à fixer des superficies réalistes – et des hauteurs sous plafond minimales – pour chacune des pièces, afin de garantir le confort des locataires. » Enfin, la surface brute habitable des immeubles à subdiviser a été légèrement augmentée, elle passe de 180 à 200 mètres carrés. Si la circulaire n’a pas force de loi, elle continuera à être appliquée avec rigueur au service urbanisme. L’an dernier, 415 demandes de subdivisions ont été instruites à Charleroi. « Nous en avons refusé 215, soit 60 %, pour 164 octrois de permis (40 %). » Les recours introduits chez le ministre ont été suivis dans 85 % des cas. L’échevine met en garde : les propriétaires qui prendront le risque d’effectuer des travaux sans permis en paieront le prix fort. « Chaque infraction urbanistique constatée donne lieu à l’élaboration d’un PV, et à l’ouverture d’une procédure pouvant aller jusqu’en justice » , note-t-elle. A la fin 2015, 300 infractions ont été constatées. « Nous en avons transmis la moitié au fonctionnaire délégué de la Région wallonne pour qu’il réclame aux auteurs des amendes transactionnelles, si les situations sont régularisables. S’il y a suspicion de fraude ou d’infraction pénale, le parquet du procureur du Roi en sera averti. »