La Louvière: le projet de centre commercial La Strada avance… doucement

 RTBF INFO

La ville de La Louvière a rendu un avis favorable pour le centre commercial La Strada. La construction des premiers logements sur cet ancien site des faïenceries Boch débutera en 2016.

Au salon Baticentre (à La Louvière), les nouvelles maquettes du projet ont été dévoilées pour la première fois. Coût global : 260 millions d’euros d’investissements (140 millions pour le centre commercial et 120 pour les logements).

Cela fait huit ans que le projet a vu le jour mais la Ville a – jusqu’ici – refusé d’octroyer les permis pour La Strada. « Il y a bien eu quelques frictions entre la Ville et nous, mais ici, la grande nouvelle, c’est que la Ville a validé : nous venons en effet de recevoir les permis pour la première phase de résidentiels que nous allons développer« , nous répond Peter Wilhelm (administrateur-délégué de la société de promotion immobilière Wilhelm & Co), qui ne cache pas sa satisfaction.

91 logements seront donc construits dès 2016. « On peut découvrir la commercialisation d’un premier jalon qui est proposé par le groupe Wilhelm & Co sur le site Boch, poursuit le bourgmestre Jacques Gobert. Nous sommes parvenus à un accord sur des éléments très importants : en termes notamment de superficie commerciale, de configuration des commerces, de type de commerces… »

Autant le dire : du côté de la commune, il ne reste que quelques détails à régler. Manque encore un avis positif du fonctionnaire-délégué. Les permis de bâtir sont donc pratiquement octroyés…

On parle aujourd’hui d’une ouverture du centre commercial pour la fin 2018.

La tour Saint-Albert, paquebot en détresse

 Le Soir 12/10/2015
Joyau architectural art déco du passé industriel de la région du Centre, la tour Saint-Albert est l’ancien châssis à molette du charbonnage de Péronnes-lez-Binche. Elle est aujourd’hui menacée de destruction par la Région wallonne et la Ville de Binche malgré une importante mobilisation citoyenne et une pétition soumise au ministre du Patrimoine de la Région wallonne, Maxime Prévot. Celui-ci demeure muet face aux sollicitations du collectif de défense, qui a introduit un recours en annulation du permis de démolir auprès du Conseil d’Etat le 9 septembre dernier. Tombé amoureux de la tour Saint-Albert, François Schuiten a décidé d’en faire l’emblème de son exposition afin d’appuyer les démarches visant sa sauvegarde : « La tour Saint-Albert est un bâtiment exceptionnel. C’est un signal du passé et pourtant, elle est moderne et source d’avenir », déclare-t-il, rejoignant par-là les nombreux architectes et historiens qui se sont prononcés en faveur de sa réhabilitation. Une histoire (belge) à suivre sur www.sauvonslatoursaintalbert.wordpress.com.

Une exposition de François Schuiten à La Louvière

 LE SOIR  12/10/2015  ALIÉNOR DEBROCQ

François Schuiten, dessinateur éclairé

Une scénographie centrée autour de « La théorie du grain de sable »
Une fois n’est pas coutume, la scénographie se veut radicalement différente des expositions que le centre a pour coutume de monter : « Nous avons cherché à concevoir une visite multisensorielle, jouant sur les perceptions visuelles, sonores et spatiales pour convier le visiteur à pénétrer l’univers de Schuiten, explique Catherine de Braekeleer, directrice du centre. Les images ont leurs secrets », complète l’artiste : « La meilleure façon de lire une bande dessinée, c’est de tourner les pages de l’album. Quand on fait une exposition, on est soudain confronté à la verticalité des planches accrochées au mur ; mes amis et moi avons voulu recréer une dynamique via un dispositif scénographique un peu particulier, pour transformer le regard et faire voyager le visiteur dans l’image. »
Centrée sur l’album La théorie du grain de sable (2007-2008), la première partie de l’exposition multiple les surprises en plongeant le public au cœur de l’intrigue (une fable écologique parue dans le cadre de la série des Cités obscures). Dans la pénombre sont présentés de grands cadres lumineux, éclairés par l’avant et l’arrière : voici que Brüsel, la ville imaginaire créée par Schuiten et son acolyte de longue date, Benoît Peeters, y apparaît et disparaît dans un mouvement de lumière finement pensé. « Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment on peut encore raconter une histoire en immergeant le spectateur et trouver une écriture qui exploite l’espace du musée. Revenir à la fixité de l’image à une époque où nous sommes noyés dans le flux et le mouvement permet de s’arrêter, de prendre le temps d’observer ce qui s’y passe », déclare Schuiten, également reconnu pour ses décors de cinéma et ses scénographies d’expositions (la dernière en date, « Train World », vient d’ouvrir ses portes à côté de la gare de Schaerbeek).
Une donation en trois temps
L’atmosphère est tout autre au premier étage, où est exposée une riche série de sérigraphies, lithographies, impressions numériques et offsets : une donation de 63 pièces réalisée par Schuiten en trois étapes, entre 1996 et aujourd’hui. Depuis longtemps préoccupé par la transmission de son travail, l’artiste a réparti ses archives, documents et originaux entre plusieurs institutions – la Fondation Roi Baudouin, la Maison Autrique (dont il a largement contribué à la réhabilitation, à Schaerbeek) et le Centre de la gravure.
Issu d’une famille d’architectes, Schuiten s’est en outre mobilisé à plusieurs reprises en faveur de la sauvegarde du patrimoine. Cette exposition est, pour lui, une nouvelle occasion de sensibiliser le public, cette fois à l’architecture industrielle de la région du Centre : l’artiste a en effet choisi de réaliser une série de lithographies spécialement pour l’exposition, avec la collaboration de l’imprimeur Gilles Ziller (qui a longuement travaillé pour Edgar P. Jacobs). Ziller a décliné avec talent un dessin original de Schuiten représentant la tour Saint-Albert de Binche, qui risque d’être détruite sous peu.
« Les métiers du charbon comme ceux de l’imprimerie font partie de notre patrimoine. Ce sont des objets porteurs d’une force et d’une beauté intrinsèques qu’on a tendance à oublier », rappelle l’artiste.

« Lumières sur les cités. François Schuiten », jusqu’au 7/02, Centre de la gravure et de l’image imprimée, à La Louvière, du mardi au dimanche de 10 à 18h. www.centredelagravure.be